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Agents biologiques en milieu intérieur

Recherche: Marc Hamilton, Microbiologiste, Président d’Eurofins EnvironeX

Définition

Les agents biologiques sont des substances qui proviennent d’être vivants ou sont des êtres vivants capables de causer des effets nuisibles ou des maladies sur d’autres organismes biologiques comme l’être humain en particulier.

Ces substances ou êtres vivants comprennent les agents infectieux parasitaires, les microorganismes non infectieux comme les champignons et les algues, les plantes et leurs sous-produits1.

Les micro-organismes

Les micro-organismes sont des organismes vivants, imperceptibles à l’œil nu2. Ils existent sans causer d’effets néfastes dans plusieurs types d’environnement, dans le sol, dans l’atmosphère, dans l’eau, sur et à l’intérieur des animaux, des plantes, sur de la nourriture et à l’intérieur et à l’extérieur du corps humain. Certains microorganismes sont susceptibles de causer des problèmes dans notre environnement immédiat.

Les microorganismes qui causent des maladies sont appelés organismes pathogènes. D’autres ne deviennent pathogènes que dans certaines circonstances ils sont appelés organismes opportunistes. Ils deviennent pathogènes dans des conditions optimales uniquement. Pour survivre, les microorganismes ont besoin de sources d’humidité et de nourriture. Les principales sources d’humidité des édifices sont généralement identifiées comme étant la condensation au niveau des fenêtres, une mauvaise isolation des conduits de ventilation, des infiltrations d’eau, etc. Souvent les organismes pathogènes produisent des substances appelées toxines qui peuvent causer des problèmes chez l’hôte. Plusieurs de ces toxines occasionnent des symptômes de maladies différents du microorganisme lui-même3. Les toxines sont des produits chimiques sécrétés par des champignons (mycotoxines) et les bactéries (endotoxines).

Les bactéries

Les bactéries sont des cellules vivantes microscopiques possédant une structure relativement simple. Elles sont unicellulaires.

Les infections bactériennes qui parviennent du milieu sont contractées par voies respiratoire, digestive ou lors d’inoculation par piqure, éraflure, égratignure et coupure. Les bactéries de l’air ambiant proviennent de deux sources, soit les aérosols engendrés par de l’eau comme les humidificateurs, les robinets, les douches etc. ou ceux engendrés par des humains ou des animaux.

Les bactéries saprophytes (microbes qui vivent dans la nature au dépend de matières organiques en décomposition) et pathogènes sont dispersées dans l’air par les humains lorsqu’ils éternuent, toussent et parlent. C’es bactéries peuvent survivre pendant des périodes dont la durée est fonction de la grosseur des gouttelettes projetées, de la température de l’air, de son humidité relative et de la présence d’un substrat pour voyager.

Il est habituellement admis que la transmission des maladies de personne à personne peut se faire par l’exposition à un aérosol mais peu de gens savent que les bactéries transportées par l’eau, qui sont présente dans le milieu extérieur peuvent se multiplier. Ces mêmes bactéries peuvent être dissimulées à l’intérieur des édifices et provoquer des maladies. Certains types de bactéries se retrouvent dans les humidificateurs contaminés des systèmes de ventilation. Elles causeraient le syndrome appelé “fièvre des humidificateurs”. Ce syndrome est une réponse à des allergènes transportés par l’air qui comprennent les endotoxines d’un bon nombre de bactéries grams-négatives. Les endotoxines peuvent provoquer de la fièvre, une leucocytose ou de la leucopénie (diminution du nombre des globules blancs) chez les humains4. De plus l’exposition de l’épiderme à certaines bactéries peut occasionner des dermatoses (maladie de la peau), etc.

Les moisissures et champignons

Le règne des champignons est constitué d’organismes diversifiés, incluant des formes macroscopiques (visibles à l’œil nu, comme ceux qui sont comestibles par exemple), ainsi que des structures microscopiques (invisibles à l’œil nu). Ces organismes se retrouvent partout dans la nature et jouent un rôle de première importance dans le recyclage de la matière organique. Ils sont d’ailleurs souvent qualifiés de « sacrophytes » C’est-à-dire d’organismes se nourrissants de matières organiques en décomposition. Contrairement aux plantes, ils ne produisent pas de chlorophylle et se nourrissent par absorption de sources de carbones externes.

Bien qu’ils soient responsables de certaines maladies chez l’homme, les champignons, incluant les levures et les moisissures peuvent être bénéfiques4. Ils se reproduisent par fission, par bourgeonnement ou par des spores qui proviennent de structures fruitées distinctives de certaines espèces5. Le diamètre des spores qui nous intéresse est d’environ (5) micromètres et ceux-ci se retrouvent principalement dans l’air ambiant. Les particules de cette taille sont inhalables et par conséquent déposées dans les alvéoles pulmonaires4 (occasionnent ou pourraient occasionner des problèmes respiratoires).

Les champignons peuvent causer des maladies de plusieurs façons par les toxines qu’ils produisent (mycotoxines), par les allergènes qu’ils peuvent constituer, par des constituants biologiquement actifs de leur paroi cellulaires (des constituants de leur enveloppe qui peuvent provoquer une toux sèche, irriter la peau, les yeux et la gorge) et par les activateurs cellulaires polyclonaux.

Références

  1. ALHA, Biohazards Committee 1985. Biohazards Référence Manual. American Industrial Hygiene Association, 160 pages.
  2. Regnault, Jean-Pierre, Microbiologie générale. Décarie Vigot, 1990. 859 pages
  3. PRICE. A.T et al. Biological Hazards, the Hidden Threat. Nelson. London 1981, 89 pages.
  4. Groupe de travail sur les champignons dans l’air à l’intérieur des édifices. Santé et bien être social Canada, 1986.
  5. Pelczar, M.J. and Reid. R.D. Microbiology. McgrawHill. Toronto, 1972