Source : Réseau Canadien de la santé.
Voici le premier de deux articles sur les enfants et la santé respiratoire. La première partie examine les effets de la mauvaise qualité de l’air intérieur sur les enfants. La deuxième partie, disponible au début de mars, se concentrera sur le traitement de l’asthme chez les enfants.
Les Canadiens passent en moyenne 90 % de leur temps à l’intérieur de maisons construites de plus en plus hermétiquement et souvent mal ventilées. Les enfants peuvent être exposés à divers contaminants produits à l’intérieur des bâtiments provenant essentiellement de l’activité humaine, des appareils à combustion et des constituants du bâtiment.
Les enfants sont plus vulnérables que les adultes à la pollution de l’air intérieur, et l’exposition à ces polluants peut avoir un impact important sur le système respiratoire des enfants. Chez les enfants, l’asthme est la maladie chronique la plus commune, et une partie de l’augmentation de cas peut être imputée à la mauvaise qualité de l’air. De même, une exposition en bas âge aux allergènes respiratoires augmente les risques de souffrir plus tard de problèmes de santé, notamment d’asthme. Vous pouvez réduire les maladies respiratoires chez les enfants en posant quelques gestes simples à la maison.
Il y a plusieurs types de polluants qui peuvent affecter la qualité de l’air dans votre maison. La plupart se retrouvent dans l’une de deux grandes catégories – les contaminants biologiques ou chimiques.
Les acariens
Les acariens sont des insectes minuscules, qui se trouvent dans la poussière et ont besoin d’un milieu humide et de la chaleur pour se multiplier. Les déjections des acariens sont la principale source d’allergènes retrouvés dans les habitations du Canada. Les acariens se retrouvent principalement dans les matelas, les oreillers et les tapis.
Près de 80 % des enfants asthmatiques présentent un certain degré d’allergie aux acariens. Lorsque les déjections des acariens, en suspension dans l’air, entrent en contact avec la peau ou la muqueuse respiratoire, ils provoquent des réactions allergiques telles que l’asthme, le rhume chronique et l’eczéma.
Éviter totalement les allergènes d’acariens est quasi impossible. Cependant, une réduction, même modeste, permet de diminuer les réactions allergiques :
Les moisissures
Les moisissures sont des champignons microscopiques dont la croissance est favorisée par une humidité élevée, la présence d’eau stagnante et une ventilation inadéquate. Lorsqu’elles se développent de façon importante, les moisissures dispersent des particules respirables qui peuvent entraîner, en particulier chez les enfants, des problèmes de santé : irritation des yeux, du nez et de la gorge, écoulements et congestion nasale, et augmentation de la fréquence et de la gravité des crises d’asthme.
Pour prévenir les moisissures :
Pour combattre les moisissures :
Les allergènes retrouvés dans l’épiderme, les poils, la salive et l’urine des animaux domestiques, particulièrement les chats et les chiens, peuvent causer ou aggraver les allergies respiratoires.
Entre 5 à 14 % des enfants sont allergiques aux animaux, et, chez les asthmatiques, entre 40 et 60 %. Les enfants allergiques aux animaux ne devraient pas avoir d’animaux allergisants à la maison.
Pour combattre les moisissures :
Les blattes
Les blattes (cafards) sont des insectes qui aiment la chaleur, l’humidité, l’obscurité et les résidus alimentaires.
Environ 5% de la population générale est allergique à la blatte, et de 10 à 20% des asthmatiques. L’allergie provoque des écoulements du nez avec éternuements, et des troubles respiratoires allant jusqu’à la crise d’asthme.
Pour réduire le nombre de blattes :
Comment puis-je réduire l’humidité?
La fumée secondaire
La fumée secondaire est la fumée expirée par le fumeur et la fumée dégagée par le bout allumé de la cigarette. La composition chimique de la fumée de tabac est constituée d’environ 4000 substances, dont plusieurs peuvent causer le cancer.
L’exposition à la fumée secondaire augmente les symptômes d’irritation respiratoire et, particulièrement chez les jeunes enfants, elle est associée à un plus grand risque d’infections respiratoires comme la pneumonie, la bronchite et la bronchiolite.
La fumée secondaire augmente la fréquence des épisodes et la gravité de l’asthme, et peut causer aussi de nouveaux cas d’asthme chez les enfants exposés avant l’âge d’un an.
Quelques actions pour créer une maison sans fumée :
Les produits de combustion
Une autre source majeure de pollution dans l’air intérieur est l’utilisation d’appareils de combustion tels que des fournaises, foyers et poêles.
Le monoxyde de carbone (CO), provenant du fonctionnement d’une voiture dans un garage ou encore d’un appareil de chauffage défectueux, est un toxique redoutable pour les jeunes enfants en raison de ses propriétés asphyxiantes. Il est fortement conseillé d’installer des avertisseurs de CO dans les maisons possédant des appareils à combustion.
Le dioxyde d’azote (NO2), qui peut être présent dans le milieu intérieur suite à l’utilisation de gaz pour la cuisson des aliments ou encore de kérosène pour le chauffage, est un irritant pulmonaire puissant, spécialement chez les enfants.
La prévention :
Composés organiques volatils (COV)
Les composés organiques volatils (COV) sont des substances chimiques dont les plus connues sont les produits pétroliers comme les carburants, le formaldéhyde et l’acétone. Ils peuvent se dégager des matériaux de construction : mousses isolantes, peintures, moquettes, linoléum, bois des charpentes et planchers, etc. Les bombes aérosols (produits insecticides, cosmétiques, cire, etc.) les colles, les produits de nettoyage (détergents, décapants, détachants, diluants, alcool à brûler, etc.), constituent des sources de COV.
En cas d’exposition, les jeunes enfants sont le plus à risque, car leur appareil respiratoire n’est pas complètement développé. Les COV provoquent des irritations des yeux et voies respiratoires et digestives, des maux de tête, des symptômes d’ivresse, des vertiges et des nausées. Certains COV, comme le benzène et le formaldéhyde, peuvent aussi causer le cancer.
Pour limiter les risques liés aux COV :
Des petits gestes qui peuvent faire une grande différence
Les enfants sont plus vulnérables aux contaminants de l’air intérieur que les adultes. L’effet de cette exposition sur la santé des enfants peut toucher particulièrement le système respiratoire, et certains produits chimiques peuvent causer le cancer.
Pour réduire les symptômes reliés aux contaminants, vous pouvez poser des gestes simples à la maison.
Dans les cas d’enfants allergiques, des tests diagnostics prescrits par un médecin peuvent vous aider à mieux comprendre et à mieux cibler ces actions.